Le brûlage c'est interdit : épisode #1

Le brûlage à l’air libre des végétaux, c’est interdit toute l’année !

Episode #1 "Petite mise au point sur le brûlage "

Avant de vous proposer des solutions alternatives écologiques – et économiques ! –  au « tout feu tout flamme », entamons notre série sur le brûlage avec les bases.
Quelques éclaircissements donc, sur cette vieille habitude encore trop souvent pratiquée et pourtant interdite, car dangereuse pour la santé et l’environnement.

Explications

On l’a dit, le brûlage des végétaux – que nous nous refuserons dorénavant d’appeler « déchets verts » – est interdit au même titre que n’importe quel déchet par le règlement sanitaire départemental. Pour comprendre les enjeux, au-delà des troubles du voisinage générés par les odeurs et fumées, ainsi que des risques d’incendie, il s’agit en premier lieu de bien comprendre l’équation suivante :

Brûlage = pollution de l’air

Et qui dit pollution de l’air dit répercussions sur :

  • la santé avec des effets immédiats ou à long terme et tout un potentiel de joyeusetés telles qu’affections respiratoires, crises d’asthme, allergies, troubles de la reproduction et du développement de l’enfant, développement de maladies chroniques telles que cancers et maladies cardiovasculaire, respiratoires ou neurologiques…
    En cause ? Les particules fines et nombreux polluants aux noms barbares libérés par le brûlage qui sont un facteur majorant du nombre et de l’intensité de ces maladies.
  • l’environnement avec la baisse des rendements agricoles et sylvicoles, la dégradation des matériaux et des bâtiments (dépôt de suie noire) et une perte de la biodiversité, tout en contribuant au dérèglement climatique via l’émission de gaz à effet de serre.

Ajoutons que la combustion à l’air libre des déchets verts est peu performante et pollue d’autant plus que les végétaux sont humides. C’est-à-dire que brûler de l’eau…

Les particules fines sont à l’origine d’environ 48 000 décès anticipés en France dont 3 500 en Nouvelle-Aquitaine (Santé Publique France, juin 2016)

Mais alors que doit-on faire ?

Vrai ou Faux

En brûlant mes déchets verts sur place, je ne pollue pas en prenant ma voiture pour aller à la déchèterie.

Faux !

Ah cette phrase ! Vous l’avez déjà entendue, pas vrai ? Sauf que brûler, c’est polluer. Et si les chiffres varient un peu selon les études, tout le monde est d’accord : un aller et retour en déchèterie sera toujours (BEAUCOUP) moins polluant que mettre le feu à son tas de végétaux (et ne parlons pas des plastiques ou autres bois traités qui sont parfois ajoutés au tas et augmente fortement la toxicité des fumées).

Apporter ces matières végétales en déchèterie est donc une solution pertinente, mais il y a encore mieux :

Les valoriser sur place pour ce qu’elles sont, une ressource précieuse pour nos sols et la biodiversité.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) estime que brûler 50kg de végétaux à l’air libre émet autant de particules fines que 13 000km parcourus avec une voiture diesel récente. Nous vous laissons faire le calcul en allers-retours départ domicile

En conclusion

Brûler ses végétaux, c’est : s’abimer la santé et celle de l’environnement, embêter ses voisins (à l’heure de l’apéro) et gaspiller une ressource précieuse.
Dans les prochains articles, nous vous proposerons des pistes de solutions plus respectueuses de la qualité de l’air et des sols pour la gestion de vos espaces verts.

Qui est concerné ?

Tous ! Particuliers, professionnels des espaces verts, paysagistes, collectivités… Les agriculteurs et entreprises forestières peuvent obtenir des dérogations préfectorales.

Qui fait respecter l’interdiction de brûlage ?

Les maires, leurs adjoints, les policiers municipaux, les gardes-champêtres sont habilités à constater ces infractions et ont pour devoir de veiller à l’application de la loi.

Sanction ?

Le non-respect de cette mesure d’interdiction constitue une infraction et expose à une contravention de 750 euros Art. R 451-78 14° du Code de l’environnement.